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Nymphéas,
Voyage dans
une coupe de feuille
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Derrière
chez moi devinez ce qu' il y a ?
L' y a un étang, le plus bel étang, étang
du bois, petit bois derrière
chez moi ...
Disait la chanson, ou presque ...
Cette
petite mare me plait beaucoup et j’y
retourne très régulièrement.
Même
si ce n’est pas vraiment la saison, j'ai effectué quelques
prélevements de
feuilles et pétioles de Nymphéas, un peu noircis
par l’hiver.
Au dessus,
une vue de la même espèce de Nymphéa (N. alba
?) mais photographiée au début du mois de
septembre, même endroit.
On confond souvent le Nymphéa (Nymphaea) et le Nénuphar
(Nuphar) mais les fleurs sont très différentes,
il s'agit de deux genres bien distincts.
Je vous résumerai ainsi sa petite fiche d'identité :
- Nymphéa (Nymphaea alba ?) du Grec nymphe, divinité des
eaux ...
- Famille des Nymphéacées, dicotylédone
Les
coupes
Pour
les réaliser,
j'ai utilisé un microtome type Ranvier et un rasoir de barbier,
le morceau
de feuille étant maintenu dans un cylindre
de polystyrène expansé.
Les coupes ont été fixées, débarassées
de leur contenu cellulaire, colorées à la safranine
puis au vert intense.
Enfin, plusieurs coupes ont été montées
au baume du Canada synthétique.
Voici avec toute modestie ce que
j'ai pu y découvrir
...
Vue d'ensemble d'une coupe transversale au niveau de
la nervure médiane (centre de la feuille)
L'épiderme supérieur est en haut la photo
(6 images, objectif 4x)
Cadrage au
niveau de la nervure médiane
L'épiderme supérieur est à gauche
de la photo (6 images, objectif
10x)
=> Cliquez sur la photo pour une vue plein écran
Observations
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Image
inversée (négatif) pour faire ressortir les
lacunes
2
images, objectif 4x |
En
observant ces coupes on est tout de suite frappé par le
nombre impressionnant et la taille des lacunes aérifères.
Voilà un
tissu cellulaire typique des plantes aquatiques !
Bien que ces lacunes existent aussi
chez la plupart des plantes terrestres mais
d'une manière plus discrète (méats),
notre ami le Nymphéa les utilises entre autres pour
assurer la flottaison des ses feuilles.
Elles constituent aussi une réserve importante de gaz
permettant au dioxyde de carbone et surtout à l'oxygène
de pourvoir alimenter les processus fondamentaux de photosynthèse
et de respiration.
Dans la tige, ces lacunes jouent le rôle d'un squelette
hydrodynamique souple et élastique résistant
au mouvement de l'eau.
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Petit
rappel :
La Safranine colore en rouge les parties lignifiées,
suberifiées, cutinées.
Le vert intense colore en bleu la cellulose, le cytoplasme.
Face
inférieur de la feuille
pl: Parenchyme
lacuneux ou aérifère
lc: Lacunes
aérifères
ep: Epiderme
inférieur
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Haut,
obj.20x - bas, 20x, recadré
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L’épiderme
inférieur est immergé, il est composé d'une
fine couche de cellules.
Contrairement aux feuilles aériennes, les feuilles du
Nymphéa (et autres plantes aquatiques) ont leurs stomates
sur la face supérieure des feuilles.
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Toujours
coté immergé de la feuille et
au niveau de la nervure centrale, on observe un groupe de cellules
colorées en variations de rouge à bleu.
Il s’agit d'un tissu de soutien que l'on nomme collenchyme,
souvent présent
dans les nervures.
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Objectif
10x |
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2
images, objectif 20x |
Sur
cette photo, on remarque des sclérites (sl)
et un faisseau vasculaire (xylème et phloème).
Les sclérites sont des cellules ramifiées qui assurent
la rigidité de
la feuille.
Elles font partie du sclérenchyme qui
est un tissu de soutien lignifié.
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objectif
20x
=>
Cliquez sur la photo pour voir une sclérite en
plein écran |
Ces
sclérites sont imbriquées dans le parenchyme
aérifère.
On remarque aussi une granulation particulière à la
surface de ces cellules, il s'agit de petite cristallisation
d'oxalate de
calcium. Ceci renforce
le rôle de soutien des sclérites.
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objectif
10x |
Epiderme
supérieur
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Ci-dessus
:
L’épiderme supérieur (avec stomates que je n’ai
malheureusement pas pu repérer et photographier)
Le parenchyme palissadique comme d’habitude dans le limbe
des feuilles (pp, cellules rectangulaires et allongées)
Il n'y a pas de méats dans ce tissu et le cytoplasme des
cellules est bourré de chloroplaste, c'est la face exposée
au rayonnement solaire.
On remarquera aussi les sclérites qui remontent presque
jusqu’en
surface (sl)
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Conclusion
Dans
ce petit voyage histologique, ma préférence aura été l'observation et la photographie de ces
fameuses sclérites, j'ai passé des heures à les
admirer...
Ici une vue de l’épiderme (à l’envers car
je trouvais ça sympathique) vers le bout de ma coupe et une
autre à l’intérieur
du limbe vers la nervure médiane.
La coupe ici a subit le même traitement préparatoire
que les autres, mais une simple trace de vert de méthyle comme
colorant et un montage provisoire dans du glycérol.
J'ai trouvé que le contraste était meilleur pour observer
ces cellules très denses qui constituent le sclérenchyme.
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Enfin
une petite expérience
de polarisation afin de bien mettre en évidence les granulations
d'oxalate de calcium sur ces cellules ramifiées.
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Fin ... |
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